GERMAINS
Description

Les peuples de langues germaniques s’étendent aujourd’hui de l'Angleterre à la Scandinavie, de l’Aa flamande au cours de l’Oder, des Vosges au Haut-Adige. On distingue linguistiquement des aires septentrionale ; occidentale ou anglo-frisonne ; germano-néerlandaise ; haut-allemande et austro-bavaroise, avec de nombreux parlers de transition.

Mythiquement, le groupe germanique (Germanoi, Posidonios chez Athénée, IV, 153) réunit les descendants de Mannus fils de Tuisto, père des trois tribus des Ingaevones, (H)Erminones et Istaevones (Tacite, Germania, 2). Catalyseur des peuples, l’expansion germanique de l’Antiquité tardive et du haut Moyen Âge a déterminé profondément les formes politiques de l’Europe : établissements des Goths (du Göteland suédois) sur la Baltique et la Vistule (Ie-IVe ss), et jusqu’en Crimée (languegotique ) ; Wisigoths de Toulouse et d’Hispanie, royaumes francs de la Gaule romaine, angles, saxons et jutes de Britannie (VIe s.), colonies frisonnes et scandinaves, établissements norrois en Normandie (VIIIe s.) et en Sicile, Varègues de la Rus’ (Kiev et Novgorod aux VIIIe et IXe siècles) ; États des Burgondes et des Lombards. Pour l'historien Jordanès (Ve s.), la Scania ou Scandinavia (du suédois skåne « île ») des Germains septentrionaux constitue la vagina gentium de l’Antiquité et du haut Moyen Âge.

Un artefact germanique commun est le cercle à neuf vagues, image ornementale et mythologique qui traduit les notions de communauté et de mouvement de la vie. L'entrelacs et différents modèles de nœuds sont des figures majeures de l'art germanique du haut Moyen Âge. Par leurs développements artistiques et artisanaux dans les époques suivantes, ils fournisent un symbole privilégié aux diverses branches de cette famille. Le « nœud sans fin » et la circularité sont caractéristiques des tendances de l'art germanique, art qui évoque l'indéfinité du devenir par ses motifs linéaires débordants, mais aussi la notion de solidarité des liens communautaires. (Sur ces fondements conceptuels, cf. J. de Vries, Die geistige Welt der Germanen³, Darmstadt, 1964 = L’univers mental des Germains, Paris, 1987, p. 190.)
Nous représentons ici l’ancien motif d’entrelacs connu sous le nom populaire de shieldknotqui a fourni de très nombreuses variantes dans tout le domaine germanique, dont le type exemplaire de la fibule circulaire de la tombe princière de Wittislingen en Souabe, VIIe siècle après J.-C.

► Pour la symbolique des peuples germaniques, l’emploi des caractères runiques est possible en cas de besoin. Il s’agit d’un ancien signaire, mis en correspondance, à partir du Ier siècle après J.-C., avec les caractères des alphabets méridionaux (vraisemblablement alpins) et utilisé, dès lors, comme écriture, parallèlement à divers emplois cultuels, magiques, calendaires. À chaque signe correspond un acronyme (nom débutant par le son indiqué, comme fehu « bétail » pour ᛓ F). Quand l’emblème héraldique n’est pas assez distinctif à lui seul et qu’il n’existe pas d’autre possibilité géométriquement économique, on emploie la ou les runes initiales qui déterminent le pays en question selon le principe antique de l’acronyme.

► Les drapeaux des peuples scandinaves et de certains peuples finnois portent la croix scandinave dite « de saint Olaf », qui suit le tracé de la constellation du Cygne, dite aussi Crux Major et « Croix du Nord », dont l’axe majeur va de Deneb (α) à Albireo (β) l’« œil du cygne » (la tête du cygne, oiseau au long cou, correspond au pied de la « croix »).

Locate the Peoples of this Ethnic Group
  • No comments yet.
  • Add a review
    fr_FRFrançais