ARPITANS (FRANCOPROVENÇAUX)

ARPITANS ou FRANCOPROVENÇAUX

À l’ouest de l’Arc alpin, un groupe linguistique d’Oïl dit francoprovençal ou arpitan est issu d'un peuplement gallo-romain et burgonde. Héritiers de très anciennes démocraties organiques, ce sont les Suisses romands, les Savoisiens, les Aostains et les Francoprovençaux de la Comté, des confins de la Bourgogne et du Dauphiné d’Oïl. Une petite communauté est installée dans la province de Foggia en Calabre.

Le Val d’Aoste (d'Augusta Praetoria) abrite les Aostainsde langue arpitane. Issu du royaume de Bourgogne, le Val d’Aoste contracte avec la Savoie en 1025 une union réelle. Aux XVIe et XVIIe il est gouverné par un Conseil émané des trois ordres : « Toutes les personnes nées au Duché d’Aoste sont franches et de condition libre » (Coutumier de 1599). L’annexion de la Savoie à la France – et la négation ultérieure de son statut –, distendent les liens avec les territoires voisins. Après une lutte difficile contre l’assimilation et la subversion ethnique, le peuple valdôtain a obtenu des droits constitutionnels.
Les basses vallées aostaines abritent un petit nombre de germanophones Walser (langue : titsch, töitschu) tandis que le Val de Suse et le Val Cluson, trois des cinq Escartons briançonnais, et les Vallées Vaudoises (La Tour-Pellis, etc.) partagent les caractères valdôtains.
Le statut nationalitaire des différents membres de la famille francoprovençale est grandement clarifié par le rappel de la souche arpitane.

Il existe un drapeau commun à tous les pays de souche linguistique francoprovençale : la fleur alpine à six pétales ou rozon, les couleurs étant le blanc et le rouge.
N.B. : un soleil ou une fleur à six rais marquent plusieurs monnaies lyonnaises médiévales (Catalogue Boudeau 1137, 10f.).
Les Savoisiens peuvent user, conjointe à la fleur des Alpes, de la croix de Savoie accompagnée de quatre S tirés du collier de l’ordre de l’Annonciade, ou simplement charger la croix de Savoie du rozon arpitan (ci-après).
Le drapeau aostain élaboré dans la première moitié du XXe siècle reprend les couleurs héraldiques. Les deux bandes, noire et rouge, se placent horizontalement aussi bien que verticalement (version régionale officielle).
Suivant le principe graphique de lisibilité maximale, le lion héraldique étant peu distinctif, les Aostains peuvent joindre au rozon, selon le principe des acronymes latins, les deux lettres A P pour Augusta Praetoria et Augusta Patria, Augustiniensis Populus, origine de leur nom.

Ligature of A and P

Un emblème commun aux Savoisens et Aostains conjoint le rozon, la croix de Savoie et le noir aostain.

Combination of Savoy and Aosta with the Arpitan rozon

Une partie au moins des Francoprovençaux (Bourguignons, Comtois) peut joindre la fleur des Alpes au sautoir écoté issu des « bâtons de Bourgogne ». Pour des raisons historiques et culturelles (dont l’ancienne extension du francoprovençal vers le nord-est) l’ensemble des Jurassiens (Comtois du Nord et Suisses du Jura) pourraient employer ce signe alpin. Son usage est approprié aux cantons suisses romands.